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 toute la nuit dans les veines. (Sevastyan)

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admin ☩ barbaric song
Khovanka Believ
Khovanka Believ
admin ☩ barbaric song
HIVERS : : Vingt-et-un. BRATVA : : La Zapadovitch. BRANCHE : : Pythie des Âcres Simulacres. LABEUR : : Délivre les démons des âmes, prodigue défonce à qui choit en ses bras. CAPACITÉ : : Évanescence se fondant au Nav, elle est fumée, elle est Chimère. NIV. : : Premier. SYNDROME : : Souffre d'aphonies séquentielles déchirantes, et glaviote chair et sang jusqu'à cessation du supplice. IMPOSTURE : : Exorcise les maux des corps, dans un sordide salon de massage. ÉCHOS : : Vaurienne à l'aura de Sibylle, elle suinte d'une capiteuse étrangeté de sous ses sapes criardes. Khovanka, si on la reconnaît, on ne la connaît pas. ROUBLES : : 74 MÉFAITS : : 68 ID & GUEULE : : Carnavage, avec Charlotte Carey. CLIQUE : : Sacha Voliakov. CRÉDITS : : Carnavage (ava) ; Alas (sign) ERRANCE : : 28/10/2016
Ven 18 Nov - 20:22
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toute la nuit
dans les veines

an oratory of dark, a chapel of unreason
Outre le crade, le nocturne poisse le rassis d'impasse, en laquelle déboule la bécane hurlante, percutant de plein fouet le foutoir entassé là, en travers de sa lancée. Terrassée, la mobylette agonise puis rend l'âme, tandis que l'autre gronde ses blâmes envers l'auteur de telle embardée ; un putain-de-sa-mère-de-polak, tenant bistrot à l'angle de l'avenue qui, avec le Sérail, partage tronçon de voie, poubelles et xénophobie. Pour la deuxième fois, cette semaine, le cosaque perfide a déplacé ses bidons de chiures (in)comestibles de sorte que quiconque y débaroule ne puisse que s'y vautrer, saisi par l'obscurité. En son bataclan d'ordures dispersées dans la collision, l'insouciante rampe donc, guibole prise au piège sous le tas de ferraille lui servant de monture, qu'elle rebute d'un coup de godasse crottée. Cette fois, le destrier n'a pas survécu ; il faudra en trouver un autre, et ça l'emmerde, aussi fort que ce relent de chou lui souillant désormais le froc. C'est ainsi qu'il se venge, qu'il riposte, le fielleux, depuis que les flics déclinent chacune de ses suppliques. Il a beau se plaindre, à raison, des effluences et affluences pas nettes cernant les parages qui intimident sa clientèle, le corniaud n'a jamais eu gain de cause, pas même l'éveil d'une quelconque sollicitude. C'est que la Zapadovitch veille à ce que les mires espionnes ne flânent guère en direction de l'un de ses fameux gourbis. L'Ignorant semble ainsi s'y être résigné de la plus matoise des façons, en s'en prenant récemment aux employés de son incommode riverain. Alerté par la cacophonie métallique et la mélopée de jurons consécutive, celui-ci surgit d'ailleurs à son tour dans la tranchée, manquant de peu heurter la vaurienne d'un revers de lourde boutée avec fracas. Meurtre en guise de pupille et pétoire en pogne, le vétéran n'a pour l'accidentée qu'une contorsion de mandibule nouée, incitant celle-ci à déguerpir. Il ne s'attarde cependant pas plus lui-même, et s'engouffre à sa suite à l'intérieur. « Rien d'cassé ? », qu'il rauque, une fois l'issue derechef scellée, en larguant le calibre sur le recoin de table de camping faisant office de bureau, campée au mitan de l'arrière-boutique, à demi-bouffée par un téléviseur crachotant, en langue ouralienne, les nouvelles du pays. La fille branle de la caboche. Rien qu'une écorchure à revers de paluche ; rien qui la tuera. « Une chance... Charka est pas là, elle veut plus v'nir. D'la pisse qu'il lui a j'té à la tronche, quand elle lui est passée d'ssous ses f'nêtres ! j'suis tout seul depuis c'matin, et faut nettoyer cette merde avant qu'les premiers du soir débarquent... j'vais m'en occuper, en cas qu'le bâtard pointe son putain d'tarin. » Tout en laïussant, il s'empare du litron de vodka ; celui qu'il se videra, en guettant l'ennemi, de par le hublot terni trouant le battant. Pankrat, il a fait les deux guerres de Tchétchénie. Alors Pankrat, quand il dit qu'il va nettoyer, et qu'il va s'en occuper, on se contente d'opiner et de changer de sujet. Les prunelles valdinguent alors sur la tablée, butent sur le calepin noircit des rendez-vous. « J'prépare la salle alors ? Mais, dis-voir... elle sonde, l'œil braqué sur l'aîné, Et Charka, elle avait pas des rancarts ? » Jargon du métier, pour désigner les gros clients incombant aux bons soins des anciens. Au boss de la lorgner, des panards à la bobine, et à la môme de lambiner, l'air de rien, en déboutonnant le bomber maculé de sauce. « Bah, qu'est-ce qui t'arrive, Bratok ? tu t'sens d'humeur à jouer des aiguilles, ce soir ? » Elle hausse une épaule ; c'est surtout qu'il y a ces initiales là, gribouillées en coin de page... S.R. Et elle sait, elle se souvient, Khovanka, avoir deviné la silhouette du gars, à plusieurs reprises, se faufiler dans les pénates de la grosse Charka. Pankrat, il comprend, à peu près. « Lequel ? Le Brigadier ? » Non, qu'elle fait, « L'autre », qu'elle réplique. Sourcil froncé, le tenancier cogite ; le Brigadier, il aurait accepté aussi sec. Mais le gars du Baron ? « Y a rien d'tordu ? », s'enquiert-il alors, n'écopant en guise de réponse à son absurde question que l'ombre d'un sourire amusé. « Va t'décrasser, pis la salle d'abord ouais. Pas d'connerie, gamine, tu promets ? » Oui-oui, qu'elle assure, avant de dévaler l'escalier conduisant au saint des saints.

***

Effluves d'un primitif orient, en hélices s'exhalent, vers les brocarts, vers ce ciel de velours, au-dessous duquel la pythie somnole, le galbe dissout dans les coussins. Ailleurs, le temps passe. Ailleurs, l'heure tourne. Mais ici-bas, les moments ne se succèdent pas, ils se télescopent les uns dans les autres, et n'enfantent, en telle tiède matrice, plus qu'un néant béat. Au-delà de la cloison de draps lourds, la voix des fumeurs d'opium ne lui parvient plus que feutrée ; tout juste une rumeur, tout juste un souffle régulier. À ses lèvres, l'embout d'un narguilé feule ses vapeurs capiteuses, enfreignant la loi du lieu, celle qui lui défend de s'adonner à telle ivresse, lors même qu'hôte va s'offrir à sa vigilance. Elle n'en a cure, Khovanka. Les lois frôlent sa conscience, jamais ne la colorent. Pourtant, le baiser fuligineux succombe à un roulis de cervicales, lorsqu'un cahot dans l'atmosphère interpèlent ses veulent perceptions. C'est le poids de Pankrat, qu'elle discerne ; son pas robuste martèle le plancher, au revers de l'écran d'étoffes. Puis, celui du souvenir, non moins puissant, lui succède. Mais Khovanka, elle ne bouge pas, embusquée dans les fumerolles de son antre. Le patron soulève un pan, ne risque pas la moindre prunelle à l'intérieur ; une autre loi, que cela. Alors l'escompté affleure à sa vue, il ne la reconnaîtra pas, mais elle sait, elle se souvient. « Vor Sevastyan », salue-t-elle faiblement, en émergeant à son tour de la confusion du décor. Sans hâte, elle recouvre ses appuis, abandonnant la trompe chaude derrière elle, pour lui délaisser la place, sa place à dire vrai. « Charka vous présente ses excuses, je la remplace, on vous a prévenu ? » Sans doute, qu'on le lui aura fait savoir ; les fidèles n'apprécient pas beaucoup les surprises de la sorte. Dans sa sobre tunique de lin noir, elle incline légèrement du buste et enfin grogne tout bas : « Mon nom est Khovanka, à votre service. »
les nouveaux sauvages

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BETWEEN GODS AND BEASTS
Sevastyan Rogov
Sevastyan Rogov
BETWEEN GODS AND BEASTS
HIVERS : : Un demie siècle de lutte viscérale à laver le sang de l'infidèle. BRATVA : : Lugubre Bratok de la Zapadovitch ; Vor aux tempes battues par le murmure des cartes à jouer sur lesquelles on trace les rails de poudre. BRANCHE : : Les Fortunes Opportunes LABEUR : : Fidèle des Léviathans CAPACITÉ : : Eclipse NIV. : : Quatre SYNDROME : : Victime du Syndrome de Cotard, rejeton de la faucheuse, le Vor se croit mort, et se nourrit quasi exclusivement de chair crue dans l'idée que le sang ainsi ingéré permet à son coeur de battre encore. IMPOSTURE : : Pitbull impitoyable de la Faucille Rouge STATUT : : Marié ÉCHOS : : On ne grincera jamais des dents en entendant son funeste patronyme de félon que lui-même lorsqu'il les laissera glisser sur la carotide du petit bâtard qui crachera sur l'or de ses plumes redorées par des années de labeur. Sphynx calme d'apparence, il sert aux passants l'énigme de sa déliquescence, dont on a connaissance mais dont on se garde bien d'évoquer la réminiscence, afin de ne pas subir le châtiment d'une patience brisée, pourtant bien difficile à fissurer. Si son intolérance et son traditionnalisme ne lui attirent pas sympathie - du moins pour ceux qui sont concernés - on se charme bien volontiers de sa culture de la théogonie dont il se fait assurément honorable aède. ROUBLES : : 15 MÉFAITS : : 17 ID & GUEULE : : Kichupa & Viggo Mortensen CRÉDITS : : Moriarty ERRANCE : : 22/10/2016
Dim 27 Nov - 12:08
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Dans un craquement évoquant les quenottes croquant dans une pomme, le xylophone de la colonne vertébrale descend sa gamme chromatique en mastication mortuaire. La marionnette sans âme s’écrase sur l’asphalte pourri dont les veines défoncées sont nourries par les pleurs noirâtres des veines éclatées, et la sylphe à vingt-et-un grammes en aller sans retour, se volatilise. Aucun ne jettera un fragment d’iris sur celui qui, dans l’obscure ambiance vespérale, a donné l’exemple. La Faucille Rouge, ondulante dans les vapeurs des cumulonimbus, immondes vessies d’obsidiennes chargés de pisse boueuse, ne se penche même pas et la double paupière de ses lourdes portes annihile le carré de lumière de son œil. Tout disparaît dans le crissement des bottes de cuir du rejeton de la faucheuse qui s’accroupit devant la carcasse encore chaude du félon qui a osé l’encanailler de ses turpitudes. Les doigts gantés d’un noir glacial et mortuaire masturbent dans une caresse presque solennelle le poitrail immobile dont les ailes thoraciques s’ouvrent docilement pour découvrir au fond du coffre des entrailles la viscère battante dont la saveur enivre ses narines. Le Vor sectionne les dernières portées d’une partition funèbre dont les battements pathétiques l’agacent parce qu’il ne peut les imiter, et arrache le battant qui se racornit dans sa paume. Câliné de cholestérol et de pourriture enfarinée, le pauvre cœur n’a rien à offrir qu’une moisissure supplémentaire et dépité, son assassin se redresse en silence. Ses talons tournent sur le pavé, marquant l’indifférence officielle et la déréliction totalement dont les corbeaux rageurs viennent bientôt se nourrir.


Lorsque les portes claquent dans son dos décharné, le temps s’arrête. On lève une pupille sur le plumage ruisselant, imprégné de l’urine céleste qui s’est déchaînée d’un firmament qui ne pouvait plus la retenir. Les perles d’onyx enfoncées dans les orbites y roulent dans un grincement, jusqu’à se planter dans l’attention du commensal au pas lourd. Et les odes ne sont pas nécessaires ; point de manières entre ceux qui se connaissent et se content algarades et météo dans le même ton, d’un simple coup d’œil. Il apprend l’absence sans s’en attrister ni s’en satisfaire, et tranche brumes et pestilences d’un autre âge de son pas assuré, jusqu’à ce que les tentures ondulent sous la poigne ferme. Le cou du vautour ploie alors sous la caresse soyeuse du tissu qui accroche d’infimes parcelles de son exhalaison de clébard infernal, les conserve dans les archives de ses passages journaliers comme un mot de passe qu’il n’a plus à murmurer.
La silhouette nymphale se détache du décor baroque comme une ornementation qu’on y aurait arraché, et le patronyme roule sur sa langue, se lustre de sa salive en une fellation tendre qu’elle acidifie d’un grognement venue d’entrailles encrassées, un coup de dent rebelle sur une couronne dressée. Le glacis des pupilles sans âge sonde l’inconnue à la trompe ; ce soir les éléphants seront donc noirs. Taciturne et économe, le Vor incline la tête, la renifle. Son instinct primal finit par accepter sa présence à ses côtés, et tandis qu’il se débarrasse de son armure de cuir et se coule dans les courbes duveteuses aux encens entêtants, son regard accroche le souvenir lointain d’un conte saisi de hurlements, écrit à l’encre du sang.

« Je crois que vous ne m’êtes pas inconnue. »

Believ. Ce nom a des accents de croyance ; nulle doute qu’elle est une pythie toute évidente.
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toute la nuit dans les veines. (Sevastyan)
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